Bien des gens restent célibataires par des motifs nobles et respectables ; un grand nombre par égoïsme, ma propre expérience me l'apprend et je le reconnais à ma honte. On n'est pas fâché d'être aimé, de se réchauffer d'un noble cœur et même de donner en échange un peu de chaleur, dans une proportion bien entendue qui ne dérange pas nos aises, notre repos. Mais lorsque le mariage se combine avec des embarras, des soucis dans l'avenir, le courage et la vertu manquent pour s'y soumettre.
- 1854 -
Henri-Frédéric Amiel