Aujourd'hui, le mariage est, avant tout, une sympathie de fortunes, une communion entre deux corps ; les âmes sympathisent et communient ensuite si elles peuvent. Or, comme on s'est uni par le côté matériel essentiellement divisible et diviseur, et non par le côté spirituel, qui seul unifie, on ne peut tarder longtemps à se séparer publiquement ou secrètement, et c'est ce qui a lieu dans quatre-vingt-dix ménages sur cent.
- 1847 -
uguste Guyard
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Promettons peu afin de pouvoir tenir beaucoup.

By Auguste Guyard -1847

Dans la parole, c'est évidemment l'articulation qui est le signe de l'idée, puisque le son est commun à l'homme et à l'animal. L'articulation est, de plus, la mesure de la pensée. La langue des enfants, celle des sauvages sont bien moins articulées que la langue des adultes et celle des peuples civilisés. Les idiots n'articulent point ou presque point, et les enfants ne commencent à le faire, d'une manière distincte, que vers l'âge de raison.

By Auguste Guyard -1847

La majorité des hommes n'ayant pas le temps de réfléchir, abrutie qu'elle est par le travail corporel, vit surtout de préjugés et d'idées fausses. Elle en serait empoisonnée sans l'habitude qui amoindrit le danger, et, surtout, si le pain d'erreurs dont elle se nourrit n'était pétri avec le levain de la vérité. Car, toute erreur a une vérité pour base. On peut même dire que toute erreur est une vérité relative : voilà pourquoi l'erreur a souvent tant de séduction et de durée.

By Auguste Guyard -1847

L'amitié d'un sot est cent fois plus dangereuse que la haine d'un homme d'esprit. Un sot ami vous nuit toujours, et vous le verrez, tôt ou tard, devenir un de vos plus chauds ennemis.

By Auguste Guyard -1847

Le moins ignorant d'entre les savants est celui qui, appréciant la science humaine à sa juste valeur, définit modestement la plupart des choses : un je ne sais quoi.

By Auguste Guyard -1847

Tant que les masses seront ignorantes, les hommes vraiment distingués ne réussiront que par exception. Pour plaire aux ignorants, il faut de l'ignorance saupoudrée d'audace.

By Auguste Guyard -1847

Les femmes les plus ignorantes sont généralement les plus présomptueuses.

By Auguste Guyard -1847

L'Amour de Dieu et des hommes fait seul les vrais dévots ; l'intérêt et la peur ne font que des bigots. Malheureusement, la véritable dévotion est aussi rare que la véritable amitié ; et l'humanité ne se compose guère que de bigots et de faux amis.

By Auguste Guyard -1847

L'amitié est un nuage transparent derrière lequel l'Amour se lève dans le cœur des femmes.

By Auguste Guyard -1847

L'amitié n'est, hélas ! pour la généralité des hommes, qu'un vil commerce dans lequel chacun espère retirer un intérêt usuraire de ses avances.

By Auguste Guyard -1847

On peut aimer quelqu'un sans être son ami, et souvent, ceux qui nous aiment sont ceux qui nous nuisent le plus. Un véritable ami est toujours utile. C'était, sans doute, à propos des amis nuisibles et de cette espèce d'amis qu'il faut voir rarement pour les conserver longtemps, que l'empereur romain s'écriait : Mon Dieu ! Défends-moi de mes amis, je tâcherai de me garder moi-même de mes ennemis !

By Auguste Guyard -1847

Pourquoi la plus douce amitié est-elle celle qui lie les personnes d'un sexe différent ? C'est que cette amitié est toujours, à notre insu, parfumée d'un peu d'Amour.

By Auguste Guyard -1847

Si tu n'es disposé à partager ma mauvaise fortune, à souffrir, pour moi, l'exil, la prison, la mort même, tu me trompes ou tu te trompes toi-même : non, tu n'es point mon ami.

By Auguste Guyard -1847

Le mariage est un engagement sacré où la nécessité de s'aimer, je veux dire de vivre ensemble comme si l'on s'aimait, produit nécessairement le contraire.

By Auguste Guyard -1847

La haine n'est pas plus le contraire de l'Amour que le froid le contraire du chaud. Le froid et la haine n'existent pas, ce sont du calorique et de l'Amour en moins. Une haine de 100 degrés au-dessous du thermomètre moral, c'est encore de l'Amour. La haine c'est de l'Amour aigri, c'est l'Amour-propre concentré et en colère de n'avoir plus d'autre objet que lui-même.

By Auguste Guyard -1847
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