Les hommes de nos jours ont l'âme si petite, que, s'ils viennent à inspirer l'un de ces héroïques Amours dont le cœur féminin n'a pas perdu le secret, et qui les sollicitent en quelque sorte à la grandeur, on les en voit embarrassés, importunés. Ils prennent à tâche de l'amoindrir, de le déprimer, de le taillera leur mesure.
- 1849 -
Marie d'Agoult
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La sincérité est une qualité que beaucoup de gens revendiquent, mais plus sont fourbes et hypocrites que véritablement sincères.

By Marie d'Agoult -1849

Il est de toutes petites vérités qui, à force d'exagération, deviennent de gros mensonges.

By Marie d'Agoult -1849

Pour peu que nous ayons quelque mérite, nos ennemis nous servent beaucoup mieux que nos amis. Par la violence de leurs attaques, ils provoquent les retours de l'opinion. Par leur préoccupation inquiète, ils inspirent le désir de mieux nous connaître pour mieux nous critiquer ; enfin, par leurs traits acérés, ils éveillent en nous des forces qui peut-être se sont engourdies au sein d'une amitié trop indulgente. Ils nous excitent à valoir tout ce que nous pouvons valoir pour donner un éclatant démenti à leurs calomnies. S'ils nous ravissent quelques biens extérieurs, ils nous font souvent découvrir en notre âme des trésors ignorés.

By Marie d'Agoult -1849

La femme aime et respecte dans son époux le père de son enfant. Le père retrouve avec attendrissement, dans les traits de son fils, l'image de la femme qu'il aime. Nuance insaisissable au premier abord, mais dont la diversité concourt à l'harmonie de l'union conjugale.

By Marie d'Agoult -1849

Tout le monde parle de l'Amour, et chacun suppose l'avoir éprouvé, une fois au moins, en quelque rencontre de jeunesse, et se croit le droit d'affirmer dans l'âge mûr, suivant que ses souvenirs lui en ont laissé une image riante ou fâcheuse, que l'Amour est une charmante faiblesse excusable dans les années d'inexpérience ; ou bien que l'Amour est une ardeur des sens aussitôt éteinte que satisfaite ; ou bien encore que c'est la chimère des imaginations romanesques, et qu'on s'égare et se perd à la poursuivre. Mais la passion, la passion de l'Amour, qui l'a connue ? Un homme, peut-être, dans un siècle ; et celui-là voudra-t-il, saura-t-il dire ce qu'il a ressenti ? Et s'il le dit, qui le comprendra ?

By Marie d'Agoult -1849

Le père aime dans ses enfants les desseins qu'il forme pour eux et par eux. La mère, moins portée aux abstractions, chérit tout simplement leurs caresses. Chacun ainsi reste fidèle à sa vocation ; l'homme prépare au dehors l'incertain avenir ; la femme retient ou ramène au foyer, par le doux attrait de sa tendresse toujours présente.

By Marie d'Agoult -1849

En Amour, la plupart des hommes ne sont pas exempts d'indélicatesse. L'image de la femme aimée n'est jamais assez isolée sur l'autel pour que d'étranges confusions ne se fassent point dans leur esprit. Lorsqu'ils s'inclinent devant elle, pareils au flot qui vient saluer la rive, ils déposent à ses pieds, malgré eux, le limon de leurs habitudes corrompues, l'écume de leurs souvenirs.

By Marie d'Agoult -1849

La femme connaît mieux l'homme que l'homme ne connaît la femme. L'Amour ayant été chez tous les peuples la principale, presque l'unique affaire du sexe faible, il n'est pas étonnant qu'il y ait porté toute son intelligence et ce merveilleux don d'observation qui lui est propre. Là où les hommes, fatigués d'agir au dehors, ont cherché l'oubli des choses, les femmes en ont cherché l'explication. Elles se sont plu à surprendre, dans l'ivresse des sens et de la raison, le secret de la nature masculine, parce que de ce secret dépendait souvent toute leur Destinée. Il y a eu toujours jusqu'ici, il y aura longtemps encore, un peu de Dalilah dans chaque femme.

By Marie d'Agoult -1849
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