Une épouse et des enfants sont les racines qui nous attachent et nous fixent sur la terre.
- 1829 -
Jean-Paul Richter
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Ce n'est point la froideur naturelle, mais la froideur acquise, qui est capable de la plus grande fausseté. La première n'a que de la dissimulation, la seconde va jusqu'à la fourberie, car elle connaît à la fois et la portée et les effets du feu, et elle s'affermit sur la glace avec des cendres éteintes.

By Jean-Paul Richter -1829

Les journaux renferment d'excellentes vérités au milieu des plus grossiers mensonges, ce sont quelques pièces d'or enveloppées de papier-monnaie.

By Jean-Paul Richter -1829

Le bon langage est un bouclier.

By Jean-Paul Richter -1818

L'amitié des femmes entre elles est, à la vérité, plus rare que celle des hommes les uns pour les autres, mais elle a aussi plus de délicatesse ; la nôtre n'est pas aussi voisine de l'Amour, car nous ne nous aimons qu'au reflet de nos actions ; une femme au contraire, demande à son amie ou à son amant moins de preuves que de témoignages de tendresse ; si elle exige de l'Amour, c'est uniquement pour en ressentir et pour le payer de retour.

By Jean-Paul Richter -1829

L'on pourrait répondre à ceux qui se plaignent de la multiplicité des adultères et des divorces, qu'il faut qu'il y ait eu autant de mariages et même encore davantage, car autrement il n'y aurait eu ni adultère ni divorce. En général, rien n'augmente plus les mariages, comme les polypes, que leurs divisions ; d'un vieux mariage rompu, on peut en faire deux nouveaux.

By Jean-Paul Richter -1829

Plus les années passent, et plus il devient difficile de se marier. Il est presque plus scabreux de marier un célibataire qu'une veuve, car celle-ci n'attend d'un homme que ce qu'il est réellement, et éprouve peut-être moins de craintes qu'elle n'en inspire. Le célibataire, au contraire, désire retrouver tous ses anciens Amours concentrées dans les derniers ; c'est-à-dire s'il est raisonnable, car autrement il exigera que les derniers surpassent tous les autres, et justifient ses infidélités passées et son choix définitif. Sans doute on pêche tous les jours dans une rivière, et seulement une fois en automne dans un étang ; aussi notre barbon s'écriera-t-il bien étonné en maudissant son sort : Hélas ! je me suis donc enchaîné trop tôt !

By Jean-Paul Richter -1829

L'Amour n'est pas seulement passager, la haine l'est encore ; ces deux sentiments meurent lorsqu'ils ne croissent plus.

By Jean-Paul Richter -1829

La femme Amoureuse est audacieuse sans le savoir.

By Jean-Paul Richter -1803

Le poète est, comme le père des Muses, éternellement jeune, et, ce que les autres hommes ne sont qu'une fois, Amoureux tout le jour et pendant toute sa vie.

By Jean-Paul Richter -1829

Une preuve incontestable du véritable Amour, c'est qu'il est d'autant plus grand qu'il excite plus d'intérêt parmi ceux qui le contemplent.

By Jean-Paul Richter -1829

Le premier Amour, quoique le plus déraisonnable, est cependant le plus saint. Son bandeau est, à la vérité, plus épais et plus large, car il couvre à la fois les yeux, les oreilles et la bouche ; mais les plumes de ses ailes sont plus longues et plus blanches que celles d'aucun autre Amour.

By Jean-Paul Richter -1829

Les soupirs de l'Amour sont la respiration du cœur ; sans Amour, la vie est une nuit au milieu d'une éclipse de lune, mais lorsque cette nuit n'est plus obscurcie par l'interposition d'aucun globe terrestre, une douce lumière éclaire le monde ; les belles de nuit entrouvrent leurs calices, les rossignols font retentir des accents mélodieux, le ciel est partout.

By Jean-Paul Richter -1829

Les nouvelles Amours sont à leur naissance comme les jeunes oiseaux, qui n'ont besoin d'abord que de chaleur et d'être couvés ; plus tard il leur faut de la nourriture.

By Jean-Paul Richter -1829

Les grands hommes sont semblables aux montagnes dont le sommet est presque toujours environné de vapeur, mais la vapeur vient de la vallée et non de la montagne.

By Jean-Paul Richter -1829

L'Amour amoindrit la pudeur de la femme et augmente celle de l'homme.

By Jean-Paul Richter -1803