Le mariage étant un absolu, il suppose quelque chose qui ne se mesure pas, autrement il y a contradiction entre une promesse qui n'a ni conditions ni limites et le bien limité auquel elle se rapporte. — Si l'on ne s'imagine pas qu'on puisse supporter l'éternité d'une certaine compagnie, le consentement au mariage ne se donnerait plus de bonne foi. Or, avec quel être pourrait-on vivre jour et nuit cent mille ans, mille ans, cent ans, cinquante années même sans épouvante ? La lune de miel se le figure, mais elle n'est qu'une lune, et dure quelque fois bien moins.
- 1878 -
Henri-Frédéric Amiel
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Les célibataires sont le plus souvent en reste de sensibilité et de sympathie avec eux, mais les mariés se trouvent seuls intéressants et demandent aux solitaires de prendre part à leurs peines sans attendre la pareille et le retour pour leur compte.
By Henri-Frédéric Amiel -1881
Les célibataires sont absurdes ; écouter de la musique tout seul, bayer aux corneilles au lieu d'échanger des sentiments et des idées, au lieu de doubler sa vie en la partageant avec une âme sœur, quelle bévue, quelle erreur !
By Henri-Frédéric Amiel -1873
Le divorce des cœurs est un incurable chagrin, cette mésintelligence des âmes est une amère épreuve, un mal gratuit et révoltant. On ne se fait pas à cette monstruosité. Cet isolement fait prendre en dégoût la terre et en goût plus vif les quelques êtres dont on se sent mieux compris.
By Henri-Frédéric Amiel -1877
La jalousie n'est qu'un affreux dépit de l'Amour offensé ou qui croit l'être.
By Henri-Frédéric Amiel -1872
La jalousie est un égoïsme féroce, soupçonneux et susceptible qui se prend lui-même pour une fierté noble et même pour de la grandeur.
By Henri-Frédéric Amiel -1874
Que le ciel nous garde des jalouses, et nous préserve d'être jaloux.
By Henri-Frédéric Amiel -1880
Avec la susceptibilité jalouse, on a toujours tort ; si l'on parle on est indélicat, si l'on se tait on est cachotier.
By Henri-Frédéric Amiel -1880
Les femmes sont jalouses les unes pour les autres jusqu'à la racine des cheveux et n'en conviennent jamais, rejetant leurs antipathies sur des causes imaginaires ou même les attribuant à des principes. — Ces aversions réciproques les diminuent beaucoup à nos yeux, car l'injustice volontaire ou involontaire nous choque également. Involontaire, elle prouve un défaut de l'intelligence ; volontaire, un défaut du cœur ; des deux façons une infirmité réelle, et toute infirmité est une laideur en même temps qu'une imperfection.
By Henri-Frédéric Amiel -1878
Il y a des jaloux à qui les petits mérites du prochain donnent des ophtalmies.
By Henri-Frédéric Amiel -1878
Toute supériorité est un tort irrémédiable aux yeux des jaloux.
By Henri-Frédéric Amiel -1878
Le cœur des femmes a l'instinct jaloux, exclusif, il tend à l'absorption.
By Henri-Frédéric Amiel -1860
L'Amour envahissant et jaloux veut dominer sans partage.
By Henri-Frédéric Amiel -1877
La constance est la fidélité à sa nature ; la persévérance est la fidélité à son but.
By Henri-Frédéric Amiel -1850
La considération n'est pas la réputation, encore moins la célébrité, l'illustration ou la gloire ; elle ne s'attache pas au savoir-faire, et ne suit pas toujours le talent ou le génie. Elle est la récompense accordée à la constance dans le devoir, à la probité de la conduite.
By Henri-Frédéric Amiel -1875
L'épargne qui pouvait commencer un trésor suppose la foi, la constance, comme hier aujourd'hui doit travailler encore, existence c'est persistance.
Henri-Frédéric Amiel