L'homme a des vices, il en a de tous genres, il en montre d'atroces quelquefois à l'égard de ses semblables, mais il n'en a presque jamais à l'égard de ses enfants. C'est que, voulant assurer la conservation de l'espèce humaine, la nature prévoyante a profondément enfoncé dans son cœur l'Amour paternel et a fait de ce sentiment non une vertu mais un instinct irrésistible.
- 1855 -
Louis-Auguste Martin
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L'Amour des parents pour leurs enfants, l'Amour filial, le dévouement de l'amitié, l'ardeur du courage, se ressemblent dans tous les temps ; mais les relations de l'homme avec la femme varient complètement selon les mœurs, et l'on pourrait dire même qu'elles caractérisent les mœurs.
By Louis-Auguste Martin -1855
L'Amour exige, pour durer, bien des ménagements délicats ; rien de plus frêle que cette fleur de printemps, elle n'aime que l'haleine du zéphyr et les rayons d'un soleil doux ; elle s'étiole et périt au contact d'un souffle trop brûlant, au choc de mouvements trop brusques. Mais soumise à une culture bienfaisante et modérée, elle conservera longtemps son parfum et sa fraîcheur.
By Louis-Auguste Martin -1855
La loi de sacrifice est la première loi de l'Amour, il ne vit pas d'hésitations, de réticences ni de calculs.
By Louis-Auguste Martin -1855
Comme l'ambition, l'Amour est inspirateur de courage et de grands desseins. L'Amour donne surtout à la femme une force de résolution, une énergie de caractère qui la pousse à des actes où s'efface la timidité de son sexe, où disparaît la faiblesse de son corps, où se décuple la puissance de son esprit. L'Amour semble inoculer en elle un nouvel être ; de graves pensées l'envahissent et chassent les joies folâtres ; d'autres besoins lui créent une autre existence.
By Louis-Auguste Martin -1855
L'Amour maternel est la plus sûre vigilance à laquelle on puisse se confier, car elle n'est jamais en défaut d'attentions et de zèle, jamais en peine de ressources.
By Louis-Auguste Martin -1855
À la beauté de la vierge qui inspire l'Amour succède la beauté de l'épouse qui commande la vénération ; la gravité des traits, la majesté de la démarche, la sévérité du langage, dénoncent les qualités de l'âme unies aux agréments du corps ; aussi n'est-il point de beauté plus sublime que celle d'une mère allaitant son enfant.
By Louis-Auguste Martin -1855
Une mère c'est l'ange gardien vigilant qui plane doux et bienfaisant sur l'enfance, chasse aux alentours les influences mauvaises qui la menacent, et pose une main blanche sous les pieds roses de son enfant.
By Louis-Auguste Martin -1855
La mère frémit de joie et d'anxiété en contemplant son enfant ; elle le presse et l'étreint de baisers convulsifs, comme s'il allait fuir de ses bras. Elle épie l'heure où le sommeil est prêt à toucher ses yeux, et, le déposant doucement dans son berceau, le balance en chantant.
By Louis-Auguste Martin -1855
Si la main d'une mère suffit à bercer l'enfant et à guider ses premiers pas, elle devra s'aider de la main du père pour conduire sa marche dans le monde. Avec cette double escorte, il s'avancera riant et plein de foi en l'avenir, sûr d'être mené par elle dans les sentiers les moins scabreux de la vie.
By Louis-Auguste Martin -1855
L'Amour d'une mère efface bien des pleurs.
By Louis-Auguste Martin -1855
Penser à l'avenir c'est penser au progrès, c'est-à-dire à la transformation du mal en bien, du bien en mieux, c'est entrevoir l'accomplissement de ses désirs, c'est rêver une meilleure condition pour soi, pour les siens, pour la société tout entière.
By Louis-Auguste Martin -1855
Pourquoi le mot avenir renferme-t-il pour tous le mot espérance ? C'est que le présent ne suffit à personne, il ne porte jamais en lui la complète satisfaction de nos désirs les plus légitimes, et l'homme qui s'y cramponne honteusement ressemble à la brute qui, après avoir fouillé tout le jour dans un fumier et y avoir trouvé sa pâture, s'y couche et dort sans inquiétude du lendemain, mais aussi sans l'espoir qui dore les rêves.