Il m'arrive parfois de ne pas dire la vérité quand il ne s'agit que de mes propres affaires et que la vérité ne serait qu'une satisfaction donnée à la curiosité ; je prétends n'avoir d'autre juge de mes actions que ma conscience ; je ne dois la vérité qu'à elle en ce qui regarde les actes de ma vie qui ne réfléchissent sur personne. Je m'explique ainsi pourquoi je suis si franc ou si faux selon la matière.

Par Sully Prudhomme -1862

La vérité d'aujourd'hui peut avoir été l'erreur d'hier.

Par Georges Clemenceau -1927

La vérité n'est rien pour l'homme soupçonneux ; moins il voit, plus il croit voir et plus il craint.

Par Abbé Roubaud -1786

Mieux vaut savoir se taire que de dire inutilement une vérité désagréable.

Par Diane de Beausacq -1863

Promettons peu afin de pouvoir tenir beaucoup.

Par Auguste Guyard -1847

L'exactitude à remplir ses promesses est une des vertus les moins pratiquées dans le monde. Faire des promesses sans avoir la volonté ou le pouvoir de les remplir, c'est tromper.

Par David Augustin de Brueys -1721

Celui qui ne fait pas ce qu'il a promis avec serment, aura son péché pour lui ; et s'il jure en vain, c'est-à-dire pour des choses de peu d'importance ou sans avoir dessein d'accomplir ce qu'il promet, ce ne sera pas une excuse qui le justifiera.

Par Jean Baptiste Blanchard -1772

Donnez tout ce que vous avez promis, mais ne promettez pas plus que vous ne pouvez faire, et promettez toujours moins que vous n'avez envie de donner. Il est juste et beau de remplir ses promesses ; il est sage et prudent de les régler sur son pouvoir ; il est doux et agréable de donner plus qu'on n'a promis.

Par Jean Baptiste Blanchard -1772

Si vous aimez votre tranquillité, promettez rarement, à moins que vous ne puissiez donner bientôt aux personnes qui ont peu d'occupation, ou vous éprouverez plus d'une fois combien il est fâcheux d'avoir promis quelque chose à des gens qui n'ont rien à faire qu'à penser aux promesses qu'on leur a faites.

Par Jean Baptiste Blanchard -1772

La parole est vaine pour les imbéciles. C'est pourquoi il ne faut pas leur en laisser le monopole. Il faut que l'intelligence parle mieux et plus haut que la stupidité, que le préjugé, que l'ignorance, que la bêtise. Elle n'est pas que plaisir. C'est aussi une arme dangereuse qu'il faut savoir maîtriser pour ne pas se laisser maîtriser par ceux qui la maîtrisent.

Par Pierre Bourgault -1983

Le beau parleur aime mieux avoir les mains et les pieds liés que la langue.

Par Pierre-Claude-Victor Boiste -1843

Il n'y a rien de plus odieux qu'un grand parleur dont le flux de paroles ressemble à un torrent que rien ne peut arrêter ! Il dit ce qu'il sait et ce qu'il ne sait pas. Il ne peut rien tenir de caché. Tout ce qu'il voit, tout ce qu'il apprend, tout ce qu'il soupçonne, il le divulgue aussitôt, ou il le dit secrètement à tous ceux qui veulent le savoir, car tout le monde est son confident, quoiqu'il ne soit le confident de personne. Il recueille avidement toutes les petites historiettes du jour, tout ce qui se passe dans les familles, tout ce qui intéresse l'honneur et la réputation, pour le répandre. Il est la trompette scandaleuse et pitoyable de nos villes et de nos campagnes.

Par Jean Baptiste Blanchard -1772

La plupart de ceux qui parlent beaucoup font moins usage de leur jugement que de leur mémoire. Un grand parleur est ordinairement un grand diseur de riens : il est comme ces arbres qui, pour avoir trop de feuilles, ne portent point de fruits. Les bonnes choses qu'il dit quelquefois, sont mêlées de mille mauvaises choses qui les gâtent.

Par Jean Baptiste Blanchard -1772

Un beau parleur n'est pas seulement odieux, il est encore insupportable. Le plus grand plaisir qu'on puisse lui faire est de l'écouter sans l'interrompre, sans broncher. Mais pour cela, quelle patience ne faut-il pas avoir ! et quel supplice est égal à celui de soutenir tout le poids de l'ennui dont il accable ! Il assomme par des contes sans fin, par des histoires longues, insipides et cent fois racontées, par le détail peu intéressant de sa vie et de toutes ses moindres actions.

Par Jean Baptiste Blanchard -1772

On fuit un babillard comme on fuit la peste ; on se détourne pour ne pas le rencontrer, quand on a pu l'apercevoir de loin ; on le quitte avec joie le plus tôt qu'on peut, et le plaisir de se débarrasser de lui, est égal à celui à un homme qui se décharge du plus pesant fardeau !

Par Jean Baptiste Blanchard -1772